in L'Entreprise, Cahier Spécial, Septembre 2001

Savez-vous qu'en 2000 les ventes d'œuvres de Picasso à travers le monde ont représenté plus de 1 milliard de francs ? Ce genre d'informations sur le marché mondial de l'art, et d'autres encore plus précises, Artprice.Com peut vous en fournir par milliers. Art Price est une véritable entreprise Internet installée dans la périphérie lyonnaise. Son fonds de commerce, qu'elle valorise sur la Toile et à travers des documents écrits, est constitué de la plus importante banque de données mondiale sur le marché de l'art. Pas une vente de tableaux ou de sculpture, à New York, Zurich ou Paris, qui échappe à la vigilance de ses limiers. Une révolution dans ce domaine de l'art où l'information est un élément décisif. Son fondateur, Thierry Ehrmann, 39 ans, n'est pas un inconnu à Lyon. Ce juriste de formation, pur produit de la bourgeoisie locale mais qui ne dédaigne pas d'afficher un style bohème, avait déjà fondé Groupe Serveur en 1987. Cette société a joué un rôle de pionnier dans l'information juridique, regroupant le contenu de tous les bulletins d'annonces légales. « Notre service, précise-t-il, ne se contente pas de compiler des informations juridiques et fiscales, il apporte à l'utilisateur de la valeur ajoutée grâce aux commentaires de nombreux spécialistes. » Tout naturellement, Groupe Serveur, qui fut en son temps un pionnier du Minitel, a joué à fonds la carte Internet. Ce qui lui a permis de devenir une grosse PME réalisant l'an dernier un chiffre d'affaires de 480 millions de francs avec ses 300 salariés. La création d'Art Price s'est inscrite dans le droit-fil des activités de Groupe Serveur, combinant les méthodes les plus avancées des banques de données. Pour constituer sa documentation, Art Price a ainsi acquis une série de publications internationales sur le monde l'art. Voilà pourquoi Bernard Arnault, le patron de LVMH, n'a pas hésité à entrer à hauteur de 17 % dans le capital d'Art Price, introduite l'an dernier au nouveau marché. « Bernard Arnault ne se contente pas d'être un grand collectionneur. C'est aussi un opérateur important sur le marché de l'art, à travers la maison de vente américaine Phillips,qu'il contrôle. Entre celle-ci et notre entreprise, les synergies sont évidentes », souligne Thierry Ehrmann. Malmenée en Bourse comme toutes les valeurs Internet, Art Price n'en continue pas moins son développement : 100 millions de francs de chiffre d'affaires en 2000, et des projets ambitieux comme celui d'offrir en ligne, dès la fin de cette année, 1 million de biographies d'artistes.

Rémy Arnaud
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