in Le Figaro Magazine - Rhône-Alpes - Samedi 22 Mai 2004

La saga des nouveaux patrons lyonnais

Thierry Ehrmann
L'art et la manière

Pionnier de la net.économie, cet homme de réseaux a tissé sa toile dans le monde de l'art.

Il est certainement celui qui suscite le plus d'interrogations parmi le Tout-Lyon. Thierry Ehrmann, 42 ans toujours glissé dans un costume noir, catogan en forme de tresse chinoise sur la nuque, affirme déjà par son apparence un certain goût pour la mise en scène, à commencer par la sienne. Son look n'a pas fini de détonner dans le paysage nuancé de l'establishment lyonnais. Voilà qui réjouit toujours cet ancien étudiant de la faculté de théologie de Lyon, aussi habile dans l'exégèse du dogme que dans la net-économie dont il a su tirer parti en créant artprice.com, un site qui développe et exploite les bases de données des œuvres d'art du monde entier en compilant la bagatelle de 270 000 catalogues ! Pour cet acrobate de la toile, le goût pour les réseaux remonte à une vingtaine d'années. C'est en 1985 qu'il lance une bourse de fret électronique. Deux ans plus tard, elle va devenir le groupe Serveur, l'une des premières entreprises spécialisées dans l'accès à de vastes banques de données. Artprice.com a permis à Thierry Ehrmann de souder sa passion pour l'art à sa vocation d'homme d'affaires. En créant ce qu'il nomme une « agence d'informations mondiales sur l'art », il a mis en place un instrument qui lui permet de faire la navette d'un monde à l'autre, au gré de ses envies. Comme Christian Boiron, l'industriel de l'homéopathie, Thierry Ehrmann est à la recherche du bonheur. Du sacré aux réseaux, puis des réseaux à l'art, sait-il où le trouver ?

Jeanine Paloulian copyright 2004 ©FIGARO MAGAZINE